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19 juin 2023 1 19 /06 /juin /2023 06:39


 Librairie-Galerie Racine-Paris, 2023
 
 Le titre original du dernier recueil de Luezior intrigue, interroge : les heures seraient-elles des fleurs aux invisibles crocs pour aiguiser les songes ?


 Nous sommes esquifs, passagers clandestins, des lignes de l’auteur dont nous partageons les marées dans le troublant flou de ses branches ramifiées. Fatalement nous sommes amenés à nous poser ses questions : suis-je moi-même gibier/ ou acteur insensé/ d’une fureur de vivre ?


 Luezior, de cette écriture rare, précise qui fait de lui l’un des meilleurs poètes actuels, est semeur d’arcs en ciel pour aller loin dans l’énigme d’enclos mystérieux, dans un mal sacré, transe/ d’une folie petite/ qui ameute mes frusques, il sait donner aux mots la lumière d’un regard dans l’intimité de l’inaccessible en réveillant les campanules de ses heures endormies.


 Il démêle les secondes et les minutes sans se priver « de tempêter/ contre le temps qui passe, il cherche les mots qui illuminent, peut-être pour se plonger dans une alchimie d’où s’évaporent/ effluves/ et fumets/ velléités/nourricières, tout en sachant que l’imaginaire n‘est qu’une île lointaine sans possibilité d’accoster et que  nous ne sommes que les alpinistes du manque, c’est pourquoi dans le bivouac du désir émerge la fine morsure du devenir  rappelle-toi/ ce matin-là, pourtant/ les écailles de l’abondance/ étaient nées dans l’eau vive / où scintillait la source.


 Chez Luezior les avenues de songes, d’espoir, de doute sont lovés entre les pavements de l’aube où l’on passe de jacasseries/ vomissantes /obésité du mot/ et veules railleries/sans pudeur/ ni décence alors que sur la plage qui frisonne, / une torpeur d’anges/coud ses écumes fines.


 Peut-être dans la plissure des rêves, au déclin du jour, en démêlant les heures, le présent se manifeste, l’âme déploie ses feuillets, palpe l’air, frémit et la soif a fait place/ à l’envoûtement / de foins prodigues / et de ferments/ se concentre/ l’ivresse des retrouvailles. C’est alors que, par temps de pleine lune, Luezior, envoie les freux et tous les oiseaux de la nuit sous nos pieds, combat de la couleur/ dans la grisaille, juste pour se gorger d’effervescences / vives.


 Les heures sont réaccordées, il est temps de déchiffrer un sourire/ l’encens d’une chevelure/ et le soleil de tes prunelle/ respirer nos convergences/ quand se déclinent/ les chuchotements aimés.


 Avec ou sans heures, dans des nuits sans balise, où s’offrent les Dames Blanches sur d’orgiaques autels, il fait trembler Lucifer et agenouiller les licornes, Luezior cisaille avec humour les interdits, convoque l’insolence/ pour survivre dans le sillon fertile de l’imaginaire, ainsi il sait nous donner des éclats de lumière pour écrire sur les zébrures des orages quand se rebiffe nos chaînes.


 Nous ne saurions clore cette recension sans souligner le texte poétique de la quatrième de couverture rédigé par Alain Breton, ainsi que la toile étincelante du peintre Diana Rachmuth illustrant la première de couverture du Démêloir des heures.
 

©Nicole Hardouin    
 
 
 
 

 

 

 

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  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...
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