30 mai 2023
2
30
/05
/mai
/2023
06:42
Nouveau recueil de Claude Luezior aux Editions Librairie-Galerie Racine.
Un titre énigmatique qui semble nous inviter à mener un tri avec le poète.
Les titres alternent entre clair et obscur :
Rêve / Cauchemar
Rimailles et rossignols / Occulte
Lueur / Sacrifice
Pour une seule violette / Suffit
Mais bien sûr le monde n’est pas si manichéen et s’il faut trier il faut aussi tresser ce qui semble pourtant irréconciliable.
Le poète interroge l’essence même des mots, leur pouvoir qui semble bien illusoire, et le rôle de la poésie dans un monde qui ne lui laisse guère de place :
« Porteurs d’inachevé en rupture avec leurs semblables, les poètes sont-ils ces êtres désignés qui tentent désespérément de traduire une langue rescapée du bannissement et que nous aurions heurtée d’un inconscient originel ? »
Et c’est une folle et douloureuse entreprise que d’avoir à nommer :
« Là-bas se déhanche un poème »
« Dans le mystère de la nuit presque invisible
Rougeoient les scories de nos silences »
Entre douleurs et enthousiasmes, Claude Luezior nous entraîne sur les chemins de ses interrogations de poète, de ses craintes d’homme :
« Perdre l’heure
Quand l’horloge vous est comptée »
Sans que jamais la lumière cependant ne tienne le rôle de figurante.
Les derniers titres :
Printemps / Fiat Lux / Premiers rayons / Aube / Pulpe
ont à mon sens valeur de victoire.
Une victoire sobre .
A hauteur d’homme et de poète.
Mais avec des mots de haute volée.
« Manne pour les fiançailles où jubilent des persiennes ouvertes ».
Il aura beau dire , l’aurore non seulement est à la portée de Claude Luezior, mais le souffle de beauté que ses poèmes distillent nous laisse longtemps dans un fantasme d’été perpétuel .
Que l’on a envie de peigner longtemps dans le sens du poil.
© Barbara Auzou.
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits