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À l’orée de l’œil, les graminées ont goût de plumes. Nées au jour, elles chantent: grelots dansant sous le vent. Jouant la lumière, elles se donnent au soir. À l’orée de vous, filles folles, l’heure, chaume du temps, dérive. Pas semés, corps dansant, l’heure embellie n’a plus prise.
Loin du jour, oiselles en bouquets, les graminées tapissent le vent.
Tel un sang de nature, l’ivraie n’est pas moins belle. Herbe vaine, elle ne sert à rien, mais, sans elle, la marche est en peine et nu le chemin. Herbe folle, elle ne sert à rien, pourtant, sans elle, la parole s’éteint.
Tel un sang d’écriture, l’ivraie sème le poème.
Extraits d’Aubier
Revue Écrit(s) du Nord
N° 35-36 2019
©Béatrice Pailler
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