Lors de ma fuite, le sang suinte, les épines
griffent. L’hiver se pend à une corde de lune. Dans
l’inertie des mousses, les fleurs se recroquevillent,
le vent vocifère, la pierre bave, ne croyant plus au
miracle de l’éternité.
Un brouillard noir écime le pommier de la
Connaissance. La nuit se rétrécit, décapite le ciel,
coule une pluie de cendres. Indécelable présence
dans la plissure d’un devenir.
Rampant (1), le grand serpent crache son
premier venin, tant de choses étonnantes sont
arrivées. La Genèse ne les a pas gardées.
Tout est à recommencer.
(1) A l’origine, le serpent se tenait debout.
©Nicole Hardouin
Extrait du recueil « Lilith, l’amour d’une maudite » aux éditions L.G.R Paris
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