Si j’avais su combler le vide, le silence
Si je disais tout bas, lors tu es près de moi
Les mots immatériels qui bouleversent les sens.
Si mes yeux se posaient à l’instant de ta voix
Aux traits de ton visage, un air de je n’sais quoi.
Si tu plongeais dans mon regard
Succombais à l’émoi
De l’esprit qui s’égare
Qui demande pourquoi.
Deux notes de ta gorge échappées ; un soupir.
Si les paupières closes tu inclinais la tête
Et si tu m’enlaçais pour mieux tenir à moi
Faisais glisser tes mains déployées en étole
Émue à mon émoi
Si tu entrais en moi.
Si ce baiser surpris s’étendait à ton corps
Si le parfum sucré niché entre tes seins
En demandait encore
Pour m’enivrer à cœur, grisé… tendre dessein.
Si tes pas te guidaient au seuil de notre nid
Rivages coquelicots où se peignent nos nuits
Du bout des doigts lisais les lignes de ma chance
Hésitante soudain… pudique adolescence.
Si tu étais ici…
Caressant du regard les crêtes, les vallées blanches
Dormantes sous le drap, froissées en avalanches
M’appliquerais fiévreux au dessin de tes hanches.
Dévoilant au hasard quelques fruits savoureux
En cueillerais la pulpe, gourmand, méticuleux.
Et puis par mille touches, brûlant, noyé de fièvre
Étourdi mais ravi, savourerais tes lèvres.
©Serge Lascar
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