L’homme endormi
cherche dans les ravins
où le rêve poursuit
le quotidien morose
une chair d’ambre
aux effluves de fièvre…
Comme il court
comme il court
ce désir interdit
où l’illusion d’être
efface les blessures
des caresses retenues…
La féerie de l’irréel
ressemble au vertige
d’une aube indiscrète
qui derrière un fouillis
d’une douce blancheur
cache le parfum d’un corps…
Mais cette nuit
l’homme
aux mains de braises
effleure seulement
la crinière de l’extase
sans jamais oser
rompre l’interrogation
du voile prometteur…
Pourtant le silence
brûle comme un cierge
et la belle inconnue
porte encore le masque
aux doigts tremblants
que le dormeur timide
n’ose par retirer…
Les ongles de l’attente
s’enfoncent doucement
comme une dague
à mille têtes
et portent la douleur
jusqu’au fond de la chair…
La peau crépite
sour le galop du sang…
La sève éclate
telle une vague nouvelle
le regard déborde
et le désir insupportable
déchire et bouleverse
plus sûrement qu’une tempête
celui qui marche
sans paupières
au milieu de son lit
dans une chambre
où les ténèbres
ont déjà tué la lumière !
© Victor Varjac
Antibes, dimanche 04 janvier 2002
Extrait du recueil « Le Dragon de Poussière » aux éditions MELIS
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