poème proposé par Jeannine Dion-Guérin
Jean-Marie Sourgens est journaliste, écrivain et poète
Il suffit
Qu’un visage inconnu s’entrouvre dans la rue
qu’un regard inconnu se jette dans mes yeux
qu’une bouche inconnue s’aiguise d’un sourire
qu’une voix inconnue se vête d’amitié
qu’une main inconnue serre ma main très fort
qu’un soleil inconnu darde sur moi ses dents
qu’une vague inconnue se risque sur mes plages
qu’une chair inconnue se prenne dans mes rêts
j’oublie ma solitude et ses portes murées
j’oublie que mon destin n’a pas d’identité
Je ne suis qu’un bourgeon sous la langue des sèves
gonflé d’azur et futur de sa fleur
qu’un cocon déchiré par un battement d’ailes.
Les cloisons de mon corps abattent en chantant
mon coeur fait le plongeon de la mort à la vie.
Jean-Marie Sourgens
(in revue « Europe » )
Poème extrait de la belle anthologie de Pierre Seghers : « Le livre d’or de la poésie française contemporaine de H à Z (2e tome)
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