Tournent, tournent les soleils
dans mes yeux éblouis,
dans ma tête enfiévrée,
dans ma chair en attente.
Tournent et dansent les soleils
dans l’émoi de mon être.
Chantent les soleils
sur l’horizon qui s’éveille,
sur le rouge du coquelicot,
sur le vol de la libellule.
Chantent et rient les soleils
sur la terre en ivresse.
Roulent les soleils
sur l’écho des montagnes,
sur l’errance des chemins,
sur la mouvance des mers.
Roulent et bondissent les soleils
sur l’infini du monde.
Caressent les soleils
la verte brillance de l’arbre,
les noces de l’oiseau et du ciel,
la chanson du ruisseau vagabond.
Caressent et bercent les soleils
la nature en extase.
Eclatent les soleils
dans le tumulte des nuées,
dans le mutisme des déserts,
dans les mirages des océans.
Eclatent et saignent les soleils
à travers l’univers.
Se penchent les soleils
sur les villes en délire,
sur les fenêtres opaques,
sur le vieillard esseulé,
Se penchent et observent les soleils
la marche de la vie.
Pleurent les soleils
sur la forêt qu’on égorge,
sur le fleuve en nécrose,
sur l’enfant aux yeux vides.
Pleurent et crient les soleils
sur la cupidité qui tue.
Veillent les soleils
sur les brumes de l’oubli,
sur les secrets refoulés
sur les silences ébauchés.
Veillent et méditent les soleils
sur les songes perdus.
©Ellen Fernex
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