Mots fractals, mots puissants, braises et cendre, tension dans la pâte du quotidien.
Ecrire c’est accepter de retourner le sablier et conserver les grains de sable sous la peau, fugitives morsures des songes.
Ecrire c’est aussi accepter la signature de la chair et du sang. Celle qui donne à l’autre un abri pour les nuits d’averse, une carapace pour traverser les ronces du soir.
C’est dessiner avec l’extrême mouvance du mot immobile, le reflet d’une île à travers l’ombre de la vie.
Sur la mosaïque de la mémoire brûlent des scories aux remous plus ou moins perceptibles.
Dans cette intime mythologie s’originent oasis et déserts, monastères et sultanats, mais tout se perd dans la profondeur des estuaires nocturnes, tout disparaît dans des océans sans horizons.
Et pourtant dansent sous mes paupières un phare lointain et lumineux : vos mots.
Je vogue sur leur reflet à marée haute, à marée basse, nous labourons l’océan.
Secret de nos feux.
©Nicole Hardouin
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