Sur les sables ondoyants respire l’estran
Les yeux aigues-marines, une Muse redessine la vague et s’habille d’écume de jade.
Emeraude, la mer reste sauvage, libre ; son cœur bat sur la jeunesse du monde.
° ° °
L’antique cité d’Aleth s’éveille.
Il flotte dans l’air un je-ne-sais-quoi de grâce, de joie de vivre à deux pas de la Tour Solidor.
L’aube grandit, ouvre la ligne d’horizon, et apparaît, sertie d’émeraude *, la cité corsaire :
Vaisseau de pierre aux voiles légendaires
Tu rêves de gréer vers la haute mer
Ton clocher est l’amer
Gardien des libertés vers des lointains imaginaires
Loin des obligations du monde, avec pour seul bagage le rêve et l’émotion, le regard plonge dans les abysses bleutés :
République d’armateurs aux parfums des cinq continents
Saint-Malo tu es aujourd’hui perle d’émeraude
Sertie du flot qui berce nos rêves
A la faveur des alizés arrive une Muse.
Si la mythologie grecque a eu Borée, Zéphyr, Notos et Euros, l’alizé, vent de lumière et de clarté, a une force onirique venue d’un ailleurs , un souffle de liberté.
Avec l’alizé fusent les couleurs : bleu tendre ou profond, turquoise, rose et vert émeraude.
Le ciel et la mer s’unissent pour un moment de lumières :
Terre d’émeraude
Aux embruns couleur de nacre
A l’ombre des brises-lames
Glisse le parfum du grand large
Dans l’imaginaire éolien, la Muse revient.
Au chant de la vague, tu te métamorphoses en Vénus de Giorgione, nymphe du Titien, Madone du Parmesan, Olympia de Manet, Baigneuse d’Ingres.
Aux marées d’équinoxe, tu deviens irréelle, Ménade pompéienne.
Au jusant, tu sèmes des petits cailloux blancs, et te voilà en Impératrice Théodora de Ravenne.
Quand souffle le vent de galerne, ta robe s’habille d’élégance telle une cariatide de l’Erechthéion au Parthénon d’Athènes.
Lorsque la vague frisée d’écume arrive du fort de la Conchée, tu accompagnes les Oréades chères à Bouguereau.
Si, roulé depuis l’île de Cézembre, un galet échoue sur la plage de Saint-Malo, tu te révèles légendaire Vénus de Lespugne.
Des quatre points cardinaux arrive un vent d’aventure, un vent de limite du monde :
Ô Muse, tu es mélodie sur une palette émeraude
Ô Muse, tu nous invites à prendre le temps, à écouter la musique du vent, à suivre la course des nuages
Ô Muse, pour toi j’ai cueilli le liseron des sables au cœur d’étamines jaunes
Ô Muse-émeraude, ta harpe éolienne m’a laissé un poudroiement de parfum sucré d’îles lointaines.
Le vert émeraude : cette couleur devient presque d’une importance égale aux couleurs primaires que sont le bleu, le rouge et le jaune. C’est un vert légèrement bleuté qui, combiné avec les jaune, cobalt et outremer, fait merveille. Avec lui, les nuances sont infinies pour obtenir une grande luminosité.
Quant à la Côte d’Emeraude, elle part de la Pointe du Grouin à Cancale vers Saint-Malo, Dinard, Saint-Lunaire, Saint-Briac-sur-mer, Saint-Jacut-de-la-mer, Saint-Cast- Le Guildo, le Cap Fréhel et enfin Sables-d’Or-les Pins. Puis elle donne la main à Erquy qui marque le début de la Côte de Penthièvre.
©Roland Souchon - Morpho
septembre 2021
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