j’ai toujours regardé par une sorte de fenêtre,
ce n’est que moi qui la voyais s’ouvrir vers le ciel
où je sentais ta présence, je ne t’apercevais pas,
mais je savais que tu existais quelque part
au-delà des nuages mousseux qui passaient
devant ma fenêtre comme un appel,
je te portais en moi comme une lueur,
sans voir ton visage, je ne pouvais pas t’imaginer,
car tu étais déjà créé,
tu existais au-delà des voiles de ma vie,
mais cette fenêtre qui n’était qu’à moi
te sentait quelque part,
je t’attendais sans comprendre,
je pouvais jurer que j’allais te reconnaître
si jamais tu venais dans mon univers
comme d’un conte, et un beau jour, bien tard,
je t’ai aperçu, éblouie, surgir devant moi,
c’était en été, tu n’étais pas fantasme,
mais celui de ma fenêtre invisible,
tu marchais sur la même terre que moi,
je me suis dirigée vers toi, souriant peut-être,
je ne me rappelle que ton visage de voyageur
venu des pays chauds et la lueur de ton regard
qui a troublé en un instant mon âme pétrifiée.
©Sonia Elvireanu
6.02.2021
Poèmes extraits du manuscrit Ensoleillements au cœur du silence
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