Tout est bien rangé
Sur les étagères de ta vie,
Où tu veux que rien ne bouge.
Ni la montre qui grignote le temps
Ni les draps repliés
Dans leurs rêves de lavande
Ni le pain qui attend
Sur la nappe rouge.
Pourtant tu as dû m’oublier,
Près du verre où le soleil miroite,
Endormie dans la paume de ta main,
Où dans le coeur d’une fleur…
Peut-être le front appuyé
Sur la vitre où chuchote la pluie.
Dans ton espace familier
M’as-tu fais une place ?
… Tu me tiens serrée contre ton coeur,
Et voici que tu fermes ta veste,
Que tu ouvres la porte,
Et m’emportes avec toi
Dans la houle des jours.
©Denise Bernhardt
Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits