Sur les joues diaphanes
d’une aube qui s’éveille
ma peau tachée de sang
s’échappe de la nuit…
Je sens toujours ses griffes
qui brûlent tout mon être…
Le rêve cette fois
avait un corps de femme
qui voulait m’emporter
dans sa blessure noire…
Mais comment résister
à la voix des sirènes
à ce chant d’infini
à la promesse blonde
à la chair palpitante
sur le seuil du désir ?…
Ses lèvres de phosphore
et sa poitrine rousse
miroirs de mon appel
m’ouvrent cet invisible
à toute résistance
affranchie du péché…
L’orage pulvérise
murs… chaos… solitude…
libérant la jeunesse
de ses prisons d’abîme…
Mes mains deviennent flammes
vêtues de soie et d’ombre
empourprant la beauté
de cette « Eve future »…
Ô déesse d’écume
tu promènes la Mort
sur tes hanches de vagues
et le démon habite
dans l’arbre de tes jambes…
Princesse des mirages
redoutable apparition
vois comme le gouffre
emporte mes secondes
sur le pal de la chute !…
… et la course du vent
éparpille mes jours…
Mon chemin s’évapore…
Le doute me déchire…
L’avenir se retourne
et se perd dans mes yeux…
Le mensonge de l’ange
est une pluie sombre
plus dure que la pierre
qui ferme l’horizon…
Ouvre-moi !… Ouvre-moi !…
… ouvre-moi l’univers
et brise mon cercueil
qui attend ma dépouille !…
Le désert de la soif
est un soleil en rut !…
Laisse-moi perdre
dans l’odeur du plaisir…
du plaisir au moins rouges
où le serpent se dresse
comme un génie d’Amour
qui terrasse le Temps !
© Victor Varjac
Antibes, 4 décembre 2012
Extrait du recueil « Les fiançailles de l’aube » aux éditions Chemins de Plume
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits