à Jean-Loup Seban
C’était plaisir
ambassadrice du grand siècle
pensive effeuilleuse du temps
te voir jouer du luth
en ta robe de porcelaine
sous les vivats des chandeliers
et le velours des sarabandes
C’était plaisir
John Dowland (*) rougissait je te jure
quand s’accordait la révérence
aux tranquilles modulations
des contrechants de Ludivine
C’était plaisir
plus encore en ces temps funestes
soudain muets quand la torsade
des guirlandes et des guipures
frémissait sous tes doigts volages
et les incises de la strette
Ce fut plaisir
mais quand le reverrait-on ?
Il fallut bien rendre les armes
au soir de bleus ressourcements
Adieu romance et virelais
adieu gavottes et rondeaux
Demain ce sera l’indigence
faute d’un luth
assurément
pour Ludivine
(*) luthiste et sublime compositeur anglais (+1626)
©Pierre Guérande
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits