Derrière les fenêtres,
on regarde un mur,
on discute avec le béton d’en face
pour tout paysage
dans la vapeur du café du matin,
ou avec le mur de pierres
du voisin
pour seul horizon,
on ne s’attarde plus
à faire un brin de causette
par-dessus la palissade,
chacun est forteresse
ou île,
enfermé,
d’autres ont plus de chance,
ils échangent avec quelques brins d’herbe
au flanc d’une colline,
avec des bourgeons
qui verdissent
perlés par la pluie,
goutte à goutte,
on boit son café
goûtant l’amertume,
on médite,
tout orgueil
vaincu par la solitude,
ah ! forsythia, ton or
me grise comme le vin
que je ne bois plus,
je te consacre aux murs
de la forteresse
qui me retient prisonnière,
à ses fenêtres ne fleurit
nul rameau,
promesse de fruits murs.
©Sonia Elvireanu
22.03.2020
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits