en ce temps là
tu étais ma voisine
je n’avais de yeux que pour toi
toi la femme presque accomplie
et moi l’homme en devenir
quelques poils au menton l’affirmant
l’avenir semblait nous appartenir
et pour nous, l’éternité
était encore notre réalité
ne pouvant imaginer
dans notre ingénue naïveté
que la mort serait notre avenir…
tu devais devenir ma femme
c’était écrit dans notre ciel
mais un jour ton regard
vers un autre s’est tourné
tu m’as oublié, rejeté, écrasé
pour toi, je n’étais plus rien
d’un seul coup
l’éternité s’est effondrée
ne voulant plus rien dire
l’amour que nous partagions
était bien mort
avec la signature de ton visage sans remord
pourquoi tant de méchanceté ?
que t’avais-je fait
qu’attendais-tu de moi
sans jamais me l’avoir avoué ?
je n’était pas devin
j’étais juste ton amoureux…
ta cruauté quotidienne
a enterré mes belles années
sans discours ni sermon
tu m’as jeté comme un déchet
tu ne m’as plus offert que ton mépris
alors que je t’aimais encore
et je m’en vais
sur ma route solitaire
vers un avenir qui n’a plus de sens
puisque tu ne le partageras plus
illusions ne rime pas avec vérité
l’une fait rêver là où l’autre fait mourir…
©Jean Dornac
Lannion, le 19 mai 2021
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