Sous l’apparente inertie hivernale, tout vibrionne, foisonne, pulse.
Pour se hisser hors de leurs cachots, les racines bataillent en un combat titanesque.
Lignes de vie gorgées de sucs internes, elles naissent de quelques secrètes copulations.
La poussée des tiges écorche l’immobilité des mousses, les plissés se défroissent, l’herbe broute le sol engourdi, les feuilles bousculent la léthargie des branches, elles blasonnent l’écorce des arbres,
une libellule interroge le matin.
Comme un torrent trop longtemps contenu, la végétation s’échappe en langues voraces vers des enluminures colorées.
L’hiver s’est pendu au gibet d’un rayon de soleil.
La horde carnassière prend possession de ses hoiries.
©Nicole Hardouin.
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