Versions française et roumaine de Sonia Elvireanu
Au Poète
deux voix graves s’entendent sur l’échelle de Jacob,
l’une s’élève, l’autre descend du Très Haut,
confondent leurs murmures en prière,
des signes bizarres d’une langue inconnue
s’alignent sur une feuille, impénétrables,
sages comme les hiboux, les voix continuent leur prière,
la voix étrange du Poète s’élève,
l’autre descend du Très Haut,
un seul murmure en une langue bizarre,
chaque voix est limpide, cérémonielle,
elles se rejoignent dans l’harmonie
d’une fugue de Bach,
des lettres étranges sur la feuille, comme
la peau de lézard, n’éclairent pas les mots pour moi,
je n’entends que le murmure des voix rituelles,
la voix du Poète s’élève comme une offrande,
l’autre descend d’un Sommet invisible,
toutes les deux en parfaite communion.
©Sonia Elvireanu
10.05.2020
Sonia Elvireanu, extraits du manuscrit Ensoleillements au coeur du silence
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Vocile
Poetului
două voci grave se-aud pe scara lui Iacob,
una urcă, alta coboară din Înalt,
se unesc într-un murmur, o rugă,
semne bizare dintr-o limbă necunoscută
se rânduiesc pe o foaie, nu se pot descifra,
grave ca bufniţele, vocile îşi continuă ruga,
vocea stranie a Poetului suie,
cealaltă coboară de Sus,
amândouă murmură într-o limbă ciudată,
fiecare voce e limpede, gravă,
împreună ating armonia
dintr-o fugă de Bach,
pe foaie, litere stranii ca pielea de şopârlă
nu dezleagă pentru mine cuvântul,
aud doar murmurul vocilor grave,
vocea Poetului se-nalţă ca o ofrandă,
cealaltă coboară dintr-un Vârf nevăzut,
amândouă în desăvârşită comuniune.
©Sonia Elvireanu
10.05.2020