Dans le couloir si court,
le couloir de la Vie,
l'homme avance à tâtons ;
tâtonne avec les jambes,
tâtonne avec les bras,
un bandeau sur les yeux.
Il essaie pourtant
de préparer un sol de velours et de soie ;
de façonner des murs de perles et de fleurs ;
d'ouvrir grand des fenêtres de soleils et d'oiseaux ;
d'ouvrir un horizon d'étoiles et de paix.
Mais la vie a posé un bandeau sur ses yeux,
opaque et trop serré.
Malgré tout, quelquefois ;
l'homme arrive, obstiné,
à faire jaillir un feu,
des lueurs chaleureuses,
euphoriques et joyeuses ;
mais lueurs fugitives,
incertaines et fragiles.
Et le sombre bandeau
qui obstrue le regard
empêche de savoir
combien de temps encore
elles vont le réchauffer,
cet homme qui avance,
aveugle et tâtonnant.
©Ellen Fernex
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