Laissez, Mesdames et Messieurs les politiques,
laissez-vous croquer en première page du journal,
vos expressions, vos gestes, vos mimiques,
et surtout n’y voyez aucun mal.
Pour nous avoir fait rire,
vous n’en serez que mieux aimés.
Le « Charivari »* de l’insolence ne sera jamais pire
Que l’indifférence silencieuse et blasée.
Permettez-nous, Mesdames et Messieurs les élus,
Permettez-nous cette « jouissance exquise »,**
celle de voir portraiturer des gens connus
à grands coups de crayon manié avec maîtrise.
Et s’il vous arrive d’en avoir marre
d’être le sujet de caricatures,
dites-vous bien que derrière tout ce « Tintamarre »*
seuls vos actes politiques sont jetés en pâture.
Réjouissez-vous, Mesdames et Messieurs les ministres,
de faire ainsi gaiement la une des journaux,
plutôt que paraître sinistres
sous le masque soi-disant souriant d’une photo.
Et si ces quelques images rigolotes
pouvaient vous inciter un jour
à décrocher « La Lune »* pour vos chers compatriotes,
on fêterait en fanfare la victoire de l’humour.
* Journaux satiriques du XIXe siècle
** Balzac
©Kathleen HYDEN-DAVID
Extrait de « Les mots du regard » Éditions Paroles & poésie – Collection de l’Eglantier
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