Grâce à Jeanne Champel Grenier qui a reçu son accord pour que je la publie sur Couleurs Poésies, j’accueille avec une grande joie ELLEN FERNEX. J’espère que, tous, vous lui réserverez un excellent accueil ! (Jean Dornac)
Courte biographie d'ELLEN FERNEX
Enseignante de formation, Ellen FERNEX a étudié le piano au conservatoire de Lausanne et obtenu un diplôme de l'art à l'école du Louvre à Paris. Elle est membre de l'Association Internationale des Arts Plastiques auprès de l'UNESCO. D'une sensibilité littéraire autant que visuelle, elle a obtenu plusieurs prix de photographie et de poésie. Artiste cosmopolite qui a vécu sur plusieurs continents à la suite de son mari géologue, Ellen FERNEX partage sa vie entre Villefranche-sur-mer et Thonon-les-Bains, où elle demeure un œil, une oreille et une plume d'exception, avec au cœur le sens de l'amitié et du partage. Reçu de Jeanne Champel Grenier
Amazone, toi
dont le sang pulse la Vie
à travers le Monde ;
sang jaune, noir, rouge ou vert,
qui véhicule la Vie
dont s'abreuve le Monde.
Amazone,
je te salue,
je te vénère,
je m'incline devant toi.
Tu roules ton corps superbe,
tes flancs larges et puissants
à travers Terre et Forêt ;
tu tends tes bras innombrables
pour serrer le monde contre ton sein ;
monde végétal, minéral, animal :
le monde de l'Indien primordial.
Tu es la Mère
dont le souffle enveloppe le Monde.
Oui, tu élabores la Vie
dans le secret de tes entrailles ;
tu submerges la Terre et la Forêt,
tu les inondes pour mieux les féconder ;
et tu propulses cette Vie
au loin, au très loin,
dans ton élan de générosité.
De ta respiration surgit la Vie,
surgit le Monde.
Ton silence,
tes cris étranges
qui parfois déchirent l'air ;
tes tressaillements ;
tes chuchotements impalpables ;
tes froissements furtifs
qui glissent ou qui rampent ;
tes feulements ;
tes bruits mystérieux enveloppés d'ombres,
sourds, étouffés, ou rauques, ou aigus :
ta lumière glauque ;
ta moiteur oppressante ;
ton haleine à la fois forte et fade,
pourrie et moisie, sucrée et piquante,
et douce et putride ;
tes architectures végétales fantasmagoriques,
débridées, hallucinantes,
cernés par tes eaux dormantes ou fuyantes
amalgame de matières indéfinissables
d'un immobilisme inquiétant,
ou d'une mouvance énigmatique.
Amazone, tu m'as envoûtée,
ensorcelée ;
par ton immensité obsédante,
par ta beauté incommensurable,
par ta magie créatrice...
Oh, ne pas te blesser !
Ne pas te violer,
ne pas égorger ta forêt,
ne pas prostituer tes eaux,
ne pas braconner les Indiens !
Ne pas saccager ton ventre fabuleux,
cet utérus, source de Vie
pour toute notre planète...
Amazone,
je te salue,
je te vénère
je m'incline devant toi ;
et je te remercie.
©Ellen Fernex
(Extrait de SOIF DE MOTS tome 13 - Louis DELORME)
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