20 septembre 2020
7
20
/09
/septembre
/2020
06:32
Poème dédié à toutes celles et ceux dont le monde n’a que faire...
Il n’y a nulle lumière
Et il n’y a plus d’air
Dans ce puits noir
Qu’on nomme « solitude » !
Il ne faut plus rien espérer
Car plus rien ne peut nous sauver
Depuis que de gris
Nos cheveux sont devenus blancs...
On en connaît qui s’y sont perdus
D’autres s’y sont noyés
Mais nul jamais ne fut heureux
De n’avoir comme compagne
Que cette sinistre harpie
Digne seulement des pires sorcières
Ces amies intimes de l’Enfer
Détestant avant tout la Lumière !
Certains se disent heureux d’un tel sort
Mais peut-on l’être
Lorsque notre âme
Se trouve derrière les barreaux !
Un beau fruit bien juteux
Peut-il être encore lumineux
En étant soudain flétri par la sécheresse
Qui fait fuir même ceux qui l’aimaient ?
Cette prison n’a pas toujours des barreaux
Il arrive que tout passage vers le jour
Vers un nouveau possible bonheur
Soit totalement barré par un mur
Non pas de pierres, mais de ronces
Aux pointes extrêmement longues
Épaisses, acérées jusqu’à la folie !
Qui s’y aventurerait y mourrait...
Et par ailleurs comment ne pas s’y blesser
Puisque rien ne vient éclairer ce mur
Sinon le sang de nos larmes les plus amères !
Parfois, lorsque seul un mur rond
Entoure le prisonnier dans le puits
En levant la tête vers le ciel
Il voit au mieux une étoile perdue
Comme un décor sur un plafond
Il faut écouter le ricanement du ciel
Qui dit dans un rire,
« tu vois, ici aussi nous sommes seuls » !
Le désespoir gronde au loin
Mais se rapproche tellement vite
Que demain était déjà hier
Et que hier sera demain !
En solitude, nulle notion de temps !
Il est pourtant des paradoxes
La solitude à un tel point
Sauve des contagions mortelles
Pas de visites quand on est seuls
Pas de poignées de mains
Pas d’embrassades si douces
Alors, pas de place pour le virus !
Élève obéissant dira-t-on...
La solitude à ce stade
Est l’avant-goût de la fin
Le début de possibles dépressions
Qui mènent en pays inconnus
En avenir incertain
En choix parfois définitifs
Que les autres ne comprennent pas
Ces autres qui ne savent que juger sans savoir...
Que tu sois femme ou que tu sois homme
En solitude, tu ressembles au goéland
Ce fier oiseau qui vole si haut
Mais à qui on a coupé les ailes
Et qui reste au sol, âme triste
Esprit ailleurs, dépérissant à jamais
Mort-vivant qui rêve encore du passé
Lorsque sa vie était belle et gorgée de promesses...
©Jean Dornac
Lannion, le 18 septembre 2020
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits