Il aurait voulu y croire encore
Mais comment apaiser
Une tempête de vents contraires
De vents méchants
Qui chantaient aux oreilles
De celle qu’il aimait
Qu’il existait un merveilleux ailleurs
Un lieu où l’herbe serait toujours plus verte ?
Et elle écoutait
Avec délectation et jouissance
Ce murmure excitant
Affirmant que leur amour était bien mort
Mais que, là-bas, au coin d’une rue
A l’entrée d’un boulevard
Un autre bel amour l’attendait
Depuis toujours et à jamais !
Il aurait voulu y croire encore
Mais comment étouffer
Et faire taire ces chants de mort
Ces ouragans trop attirants ?
L’abîme, on le sait bien
Est aussi attirant que repoussant !
L’esprit qui s’aventure jusqu’à s’y plaire
Finit toujours par s’y jeter et s’y broyer !
Il aurait tant voulu y croire
Tout en sachant que la cause
A jamais était perdue
Et que seule la solitude
Désormais l’accompagnerait
Jour et nuit, qu’il fasse chaud ou froid !
C’était l’avant-goût de la mort
La harpie en guenille qui le harcellerait
Ailleurs, il ne savait pas
Mais pour lui, ici et maintenant
L’Enfer existait bel et bien
Il y avait déjà sa place
Brûlante tantôt, glaciale par moments
Il aurait voulu supprimer
Le temps des beaux souvenirs
Qui désormais n’étaient plus que morsures !
Morsures, ô cruelles morsures
Des temps heureux
Qui se moquent du temps présent
Et de son sinistre cortège
Fait de malheurs et de souffrances…
Et plus les souvenirs étaient doux
Plus leur présent étaient cruautés
Qu’il ne parvenait plus à effacer…
©Jean Dornac
Lannion, le 17août 2020
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