…Blondeur tiède du levant sur les chaumes,
Luminosités de terre et d’eau : translucides,
Émerillonnés, l’ocre et le rouille flambent…
Avec le jour la vie afflue. Des clartés de jaune léger nuancent les toits. Du figé des vitres, des reflets en pluie tombent sur le blanc des coiffes. Au dénuement du matin, dans sa genèse, l’homme à la fenêtre ferme les yeux. Le temps passe, une voix vient.
- Maître, j’ai gâté le pigment, il a tourné, je n’ai pas su.
L’homme, ses yeux clos sur la lumière, murmure.
- D’elle seule tu apprendras.
…Un soleil lent dore les toits…paille et blé, foin coupé…
Miroir, l’eau du canal.
Miroir, l’eau du ciel.
Au pli de l’œil, l’encre des mots,
Gris ciel au canal des eaux.
Reflets d’encre au miroir d’une lettre,
Reflets d’encre au ciel des fenêtres,
Au lit des lettres, l’encre des eaux.
Elle est debout à sa fenêtre.
Elle est debout près du miroir
Et, près du miroir, tient une lettre.
Une lettre lue au pas de la fenêtre
Une lettre au pas de sa mémoire.
Béatrice Pailler /Recueil SACRE
Éditions Racine & Icare 2019
http://www.editions-racine-icare.weonea.com/
Carine Roucan : 10 rue Jean Lemarcis 76610 Le Havre
Prix public 13€
©Béatrice Pailler
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