A mon frère que je ne peux pas oublier, aux amis trop tôt partis, et aux nombreuses victimes du covid 19, ici et ailleurs sur notre planète…
Mon frère, mon ami,
Où as-tu été avalé
Dans quel ventre affamé
As-tu été jeté ?
A qui sont les dents
Qui toujours nous dévorent
Quel que soit le temps
Et à jamais sans remord ?
Depuis tout petit
Je croyais en la beauté de la vie
Mais depuis que la mort t’a frappé
Je ne sais plus ce qu’est la beauté…
On nous a dit que Dieu
Dans sa bonté aux cieux
Veillait sur nous à toute heure…
Juste pour notre franc bonheur ?
Il me suffisait de regarder les fleurs
Renaître en splendeur après chaque hiver
Pour croire à l’éternité et sa douce chaleur
Où l’espérance porterait un bel habit vert…
Comment croire encore en l’amour infini
Lorsque ceux qu’on aime sont emportés au bout de la nuit ?
Quel avenir sinon la certitude de toujours plus de souffrances ?
Je me demande où trouver une bonne vengeance…
Il y a tant de questions qui dansent dans mon esprit
C’est un bal endiablé d’où ne sort nulle réponse
J’ai comme l’impression que je m’enfonce
Dans un vaste trou noir, un cannibale sans génie…
Qui m’apportera la paix, cette sœur de la sérénité ?
Qui saura, au bout des enterrements, me consoler ?
Qui saura me prouver que la vie a un sens
Pour qu’enfin, j’abandonne mes tristes défenses…
©Jean Dornac
Lannion, le 1er juin 2020
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits