Suite - 4 juillet
Lettre à l'ami
Ce matin, j’étais dehors à cinq heures, seule en compagnie du soleil levant sur le grand champ où les chevaux au loin courraient dans leur enclos et aussi en compagnie des diverses espèces d’oiseaux qui gazouillaient chacun dans son langage. La verdure du lieu, la paix qui s’en dégage, les fleurs et surtout, le silence dans toute sa grandeur. Il fera chaud aujourd’hui, 29° annoncé. Ma première pensée a été pour toi, cher ami : « Il ne faut pas que j’oublie son anniversaire demain. »
À cette heure, ne pouvant sortir mon portable à cause du bruit d’ouverture qui aurait réveillé tout le monde, j’ai donc décidé de prendre papier et crayon et de t’écrire pendant ce moment de grâce que je vivais.
Je t’écris tout ce que j’ai écrit à cette heure, sans rien retirer puisque c’était une pensée pure, étant à peine sortie du sommeil, spontanée et vraie.
En pensée, je revois ta photo, celle que tu m’as fait le plaisir de me donner, photo que j’ai souvent regardée, souvent… Je revois ton beau visage, tes cheveux blancs bien ordonnés et tes yeux, tes yeux d’une telle douceur, d’une telle profondeur, d’une telle bonté et à la fois, tes yeux qui me racontent tant de choses, une vie, une histoire, la tienne…
Devant l’adversité, tu as tenu le cap autant que tu as pu. Faisant de fausses manœuvres par moments, tu t’es égaré, comme nous toutes et tous. Avec des efforts soutenus, une foi authentique et qui est tienne, tu as su redresser la barre et retrouver ton chemin, pas nécessairement « le bon » aux yeux de certains, mais le tien et c’est ce qui importe dans la quête de chacun. Toujours retrouver son chemin à soi, car personne ne marche le même long chemin même s’il y croise parfois d’autres chercheurs, pèlerins de la vie. Sauf exception, s’étant égarés sur le tien n’y sont pas restés… Les autres ont fait, font et feront un bout de route ou une longue route avec toi, t’apportaient, t'apportent et t’apporteront beaucoup comme tu leur apportais, apportes et apporteras autant, prenant ensemble un raccourci jusqu’à la croisée où les chemins se sont séparés, se séparent, sépareront. Non sans peine, non sans douleur, non sans souffrances mais avec aussi la certitude que ce raccourci n’aura pas été vain.
Il faut rester humble devant les leçons que la vie nous offre, c’est le long apprentissage des autres et de soi à travers l’expérience. Celui ou celle qui n’apprend plus rien est un être errant. Je ne m’inquiète donc pas pour toi mon ami, toi qui souris à l’oiseau, qui t’émeus devant la fleur. Tu es un être tellement grand pour moi, je profite de ce jour anniversaire pour te dire combien tu me consoles de tant de choses quand je vois cet homme qui n’a pas oublié son enfant en soi. Merci encore d’être tel que tu es !
Sous ce ciel bleu sans nuages, devant cette végétation grandiose nourrie par mon non moins grandiose Fleuve, une légère brise venant du large vient me dire qu’elle t’apportera ma pensée de l’aurore où nous sommes seuls toi et moi en cet instant aux odeurs intemporelles de bonheur et de grâce infinie.
Bon Anniversaire !
Je t'embrasse bien fort !
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5 juillet
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Dans la ronde sans fin de l’immense univers
Le soleil est-il à jamais condamné à poursuivre sans cesse
L’insaisissable clarté de la lune ?
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Je crois que savoir se tirer d’affaire c’est surtout avoir la capacité de se construire une solide base avec toutes les pierres que les autres nous jettent.
Lorsque jeune, je me disais qu'à chaque jour je posais une pierre, pour bâtir ma maison intérieur sur des bases solides. J’ai bâti ma maison intérieure, j’en suis à deux étages sûrement. Elle est solide. Je pose chaque jour les briques du troisième étage. Lorsqu’il sera complété, j’y poserai le toit. Alors, ma vie sera arrivée à son terme . Et je m’envolerai sur les ailes de l’éternité, retrouver tous ceux que j’aime.
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Les amants
Dans l’attente de l’ultime rencontre
Les amants comptent les secondes
Que le temps lasse et passe !
Pays de légendes, pays magie
Terres vierges intérieures
Où des parfums inconnus embaument l’air
Pays de ciels lumineux
Où l’âme ravie d’expériences suaves
Fait gonfler le désir
Désir de l’autre, de la chair chaude
Hyménée païenne de Beltane
Où la Déesse-Mère bénira l’union consacrée
Que vienne ce jour des réjouissances
De la jouissance
Seuls dans l’Île Sacrée
Les amants vont s’aimer.
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14 juillet
Fête des français. Je viens de terminer de lire mon quatrième livre depuis le début de l'été. Que de belles heures passées à l'ombre des arbres, des odeurs d'iode ! Hier, pique-nique à Kamouraska, superbe journée. J'en ai rapporté de magnifiques photos. La nuit dernière, un orage impressionnant. Ce matin, vers cinq heures, les gens en tentes, du côté sud, étaient inondés et quittaient dans le chaos le plus complet. J'ai pris des photos.
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Les fols été heureux s’achèvent
Le temps file
On se cherche
Ne se trouve pas
Pourquoi ces amours malheureuses
Pourquoi ces espoirs impossibles
Pourquoi la tristesse à la clef
Pourquoi le bonheur s’échappe comme un poisson
Dès qu’on le touche
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15 juillet
De mon amour
Pendant que je longe la veine du Saint-Laurent
Moi, fille de la Terre
Je te respire avec le vent d’est
Qui vient mêler mes longs cheveux
Comme caresse
Aux parfums enivrants, aux vœux sacrés
Aux odeurs de serments
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Pendant que je parcours mes terres intérieures
Moi, fille du Pays
Je reviens te parler de mon amour
Celui qui n’a pas encore labouré mon champ
Fait pousser le grain de sénevé
Et récolté la moisson de mes étés
Il n’a pas encore parcouru mes plaines
Mon amour
Il est parti dans ses terres intimes
Se retrouver après un long voyage au loin, très loin
Là où on ne revient qu’à peine
Là où seul le fort revient
Celui qui croit
Il m’a fait signe de la main
Il arrivera bientôt
Sur les ailes d’un poème
Des mots qui sauvent et consolent
Ceux de l’espérance et des promesses tenues
Après un long éternité d’épreuves et d’attentes
Je lui ouvrirai mes bras, l’envelopperai
Je lui ferai voir mon Pays
Mon île secrète et ses plages invitantes
Je le ferai s’asseoir sur le pic de mes falaises
Le conduirai jusqu’à l’infini de mon Fleuve
Voyage apaisant rempli de Beauté
Baume à l’âme et au corps
Il guérira, mon amour
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© Ode
(A suivre)
Sources : http://zodode.5.50megs.com/Mots_Bleus/carnet_05.htm
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