avant que ne s’ébruitent
les fureurs de la ville
je t’écrirai ces mots
de mes lèvres humides
comme pour effacer le voile
qu’un désir encore humecte
en ce matin sans fard
où se défroisseront les étoffes
je dénouerai mes syllabes
au nom de nos transparences
et de nos doigts en jachère
je t’écrirai avec ma sanguine
parce que des écailles vernissées
ont permis à nos sèves
de glisser sans laisser trace
nos losanges taillés
ne se sont emboîtés
que l’instant d’un sourire
aux parfums d’impatience
respiraient les aiguilles
de boussoles incertaines
vague et divague
encore
une poignée d’aurores
je t’écrirai l’inachevé
au seuil d’une page
que l’absence épuise
©Claude Luezior
in : Jusqu'à la cendre, Ed. Librairie-Galerie Racine, Paris, 2018
https://editions-lgr.fr/claude-luezior/
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