Des images
de joie pure
lignes glissant
de mon esprit.
Des images
alignées
sur le drap du matin
lignes en larme
tombant de mes yeux.
Des images,
qui se voulaient printemps,
devenues visages
traits lissés
dans le blanc
des souffles.
Des visages
qui de linge
en linceul
partent à l'infini.
Les mains
se ferment
aux draps du soir.
Le ciel disparaît
la nuit mange
nos traces.
Les images
s’ombrent
voilant
la fenêtre
à vue ouverte
exsangue sur le monde
où des masques font visages.
Paroles éteintes
buvards blancs
au refuge des paupières
les mots
au refuge des regards
l’homme.
Repliées
dépliées
naissent
des pensées
vierges :
humanité
de l’instant.
Fuir le sombre
l’aveuglement
de l’esprit
la tentation
du chaos
accueillir la peur
surpasser son venin.
Regards éclos
voir le geste
voir le don
l’humaine délivrance.
Voir l’homme pour croire encore
et que tombent les masques.
Aux draps de demain : la vie.
©Béatrice Pailler
26 mars 2020
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits