vous ma louve en habit rouge
ma louve belle, grand satin
en robe rouge qui frissonne
vous mon ivoire, ma sultane
une à une, les marches vous gravissez
les marches de lumière et de marbre,
tel monte en ferveur la myrrhe
les yeux aimants, les yeux baissés
des arbres tendent leur chlorophylle
vers les balbutiements de votre gorge,
tendre poitrine qu’abandonne
un souffle tout de marbre veiné
et ces marches processionnelles
vous portent à pas de fourrure
belle nomade en habits rouges
vers mon cœur aux yeux sucrés
je descends l’escalier du soleil
dans ma toge couleur de jade
vers l’offrande qui palpite,
vierge de nacre au cou ployé
la main ouverte, le geste large
pour vous, sultane aux yeux de louve
la main tendue, veinée de bleu
pour un espoir grand satin
vos bras ultimes esquissent
en cette marche nuptiale
un geste rouge de gitane
au prince arabe agenouillé
et d’un coup, par quelque sortilège
la cène de cristal s’évapore ;
ne reste sur les franges de granit
qu’un jardinier aux mains ridées
©Claude Luezior
Extrait du recueil « Prêtresse » aux éditions L’Harmattan
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