Tu es ma « plus que lente »
Sur une place de Venise,
Près des canaux où les gondoles
Défont les reflets des palais
Dans l’eau.
Tu es ma rencontre de l’aube
Sur la lagune grise.
Ton visage prend la lumière
De ces tableaux anciens
Qui naissaient sous les doigts
Des maîtres vénitiens.
Viens, les marbres roses, verts, et noirs,
Nous attendent au secret des églises.
Les autels, les colonnes torses,
Les ostensoirs.
Tout est dentelles de pierre,
Feuilles d’or,
Vitraux, profusions bleues
Sur les drapés laiteux
Des statuaires.
Retenons notre souffle
Et donne-moi ta main,
Ici des peintres fous
Tout exaltés d’amour,
Surprirent le vol des anges
Dans l’azur des coupoles,
Et l’on croirait voir Dieu
Comme dans la Sixtine,
Etendre son bras divin
Pour engendrer l’humain.
©Denise Bernhardt
Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.
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