secouez-vous ténébreuses
dressez vos oripeaux contre le vent du large
donnez vos mains au bourreau de la grève
ce nain sanglé d’eau
qui rameute les vagues en cotillons blonds
coupe leurs cils allongés d’embruns.
Secouez-vous vénéneuses
offrez vos seins généreux aux hippocampes
croquez l’amande du fanal rouge
isolé dans le phare d’Ouessant.
Mes écailles se tendent vers vos couleurs, rêves en flaques
fripent vos rideaux, coton de boue
roulent un océan d’ennui, résille de menthe.
Accoudée au balustre d’un nuage
je regarde la mer se promener sur une plage à roulettes
alentour, les maisons bâillent
au vent d’ouest.
in Les Portiques du Vent, L.G.R. Paris
©Nicole Hardouin
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