Je veux crier les maux de tous ceux qui se taisent,
Des petits, des sans grade et autres myrmidons,
Que le destin, souvent, met entre parenthèses
Et que les tout-puissants laissent à l’abandon.
Je veux crier l’enfant qui se vend à Manille
Au touriste obsédé d’assouvir son besoin,
Celui que l’on arrache au cœur de sa famille,
Après avoir conclu des accords sans témoin.
Je veux crier le gosse abattu dans la rue,
Où patrouille, à Rio, « l’escadron de la mort ».
Le gamin d’aujourd’hui a la tête fendue,
Celui d’hier gisait, deux balles dans le corps.
Je veux crier la fleur qui pousse entre les pierres,
Le brin d’herbe écrasé sur le bord du chemin,
Le pétale arraché, jeté dans la poussière
Et son cri de détresse inaudible à l’humain.
©Gérard Cazé
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