
Mets-toi dans la peau de celui qui souffre
Aie pour l’opprimé de la compassion ;
Entre lui et toi, immense est le gouffre...
Ne souhaite-t-il pas la révolution ?
Mets-toi dans la peau de celui qui peine,
Martyrisé par le poids du labeur ;
Ne crains-tu jamais qu’il ait de la haine
Contre ceux qui lui volent son bonheur ?
Les déshérités, mets-toi dans leur tête :
La jalousie peut les faire crever ;
Ils n’ont pas le droit de faire la fête
Et même plus le désir de rêver.
Ils sont comme toi des êtres qui pensent
Tous ces mal aimés par le mauvais sort ;
Comme toi sans doute, ils fuient les offenses
Et toi, comme eux, un jour tu seras mort.
Mets-toi dans les pas de celui qui sème
La graine d’espoir pour la voir lever ;
Ses vœux et les tiens sont souvent les mêmes,
Ce dont il se plaint peut bien t’arriver.
Mets-toi dans le sang de celle qui saigne,
Que l’on a violée durant son travail
N’accepte plus que la violence règne
Qu’on traite l’homme ainsi que du bétail.
Tends un peu la main à ceux qui mendient :
La honte ils la ressentent comme toi !
A leur désarroi, rien ne remédie,
Ils n’ont pas de pain, pas non plus de toit.
Mets-toi dans l’esprit de celui qui cherche
La raison qui fait qu’il dort ici-bas !
Ce n’est jamais Dieu qui nous tend la perche
Nous sommes seuls à mener le combat.
Celui qui a faim, mets-toi dans son ventre
Qui le tiraille à perdre la raison ;
Son placard est vide et sans joie, il rentre,
Et c’est vrai quelle que soit la saison.
Mets-toi dans le cœur de celui qu’on livre
Injustement à de sales bourreaux ;
A qui ne reste plus qu’une heure à vivre
Qui de plus est derrière des barreaux.
Si tu penses à ceux qui sont tes frères,
Ta vie vaudra d’avoir été vécue ;
Ta peur de quitter un jour cette terre
A tout jamais ton cœur l’aura vaincue.
©Louis Delorme
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