Sur la table de l’orfèvre
un liseron jaune joue autour d’un tambour oublié
il regarde les poissons articulés
qui attrapent des pêcheurs dans des filets percés.
Sous la table, deux enfants égratignent une rose
et font saigner les épines.
Par la fenêtre fermée se faufile
une odeur de paysage détrempé et de lis fanés.
J’écoute dans le vent
la montée des pénitents blancs
ils agitent leurs crécelles
en grimpant jusqu’au toit des chimères
celui qui corne les songes.
Lorsque les anges feuillètent la nuit
la neige sème des minutes et casse les heures
silencieux, Amour se balance et cherche un visage
dans un ruisseau asséché.
Sur la table de l’orfèvre
le liseron jaune s’est refermé
Amour s’est noyé.
in Les Portiques du Vent, L.G.R. Paris
©Nicole Hardouin
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