Chaque hiver joue à qui perd gagne
Entre grand manque et convoitise
Comment faut-il que je le dise
Je suis frappée par la bêtise
La folie de la société
Froide et morte, de marchandise
Tout se vend ici au prix fort
L'amour, la joie et puis la mort
Suis fatiguée des roublardises
Je devine les mirandoles
Des sentiments qui se déguisent
En bénévoles et pigeons volent
Intéressés à leurs portraits
Dans les échos, dans les églises
Alignements de la bonté
Accent aigu pour être vus
Je veux des gestes silencieux
Non relayés par les médias
Ni délayés d'Ave Maria
Des dons du cœur sans larme aux yeux
L'âme a bien pris un accent grave
Et même plus d'accent du tout
Est-elle amie ou ennemie
Lorsqu'elle crie au fond : « À moi ! »
Je suis fatiguée du « Moi m'aime »
De ces délires de l'ego
Qui vous disent comment on sème
Pour récolter le plus d'échos
Tant de gourous pleins de bonté
Qui vendent l'amour en papier
Vous proposant l'Eternité
S'ils s'en allaient sècher aux branches
D'un arbre droit dans le silence
Bon sang, quel bonheur l'existence !
Pitié, revienne vite en France
Un grand Noël des différences
Plein de couleurs et de respect
Pas de leçon pour la piété
Mais de l'Amour fait en secret
Discrètement comme les geais
Qui donnent vie à des musiques
Pour réchauffer l'hiver entier
Et de temps en temps, un silence
Pour les absents à qui l'on pense...
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
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