Te rappelles-tu,
toi, la langue de bois
trahie par tes racines,
ou plutôt leur absence ?
Te rappelles-tu
quand je me suis engagé,
moi qui n’ai qu’une parole,
à te scier les côtes
en te priant à maintes reprises
de surveiller ton vocabulaire,
faute de quoi il se pourrait
que tu doives affronter
un sérieux problème d’articulation ?
Toi qui déclarais toujours mettre un point d’honneur
en guise de ponctuation,
souriant sous ton masque imprégné d’innocence.
Imposteur invétéré face aux faux reflets du réel,
avec ta bouche amère,
tu m’as déçu à tous les coups.
Quoi, la mienne ? Ah, ma langue à moi !
Oh, mais vas-y, tu as le feu vert pour me fouiller,
on ne la trouvera pas dans ma poche,
et d’ailleurs, la prochaine fois,
rien que pour te faire enrager,
croix de bois, croix de fer,
je la donnerai au chat.
©Michel Duprez
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