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18 novembre 2019 1 18 /11 /novembre /2019 07:27

Billet de Florent Toniello - https://www.dailleurspoesie.com/billets-de-florent-toniello.html


 
 

« Une médiation muette », nous annonce Carolyne Cannella en quatrième de couverture de Parcelles d’infini, paru aux éditions Alcyone dans la collection soignée « Surya » au beau papier nacré. Et qui d’autre, effectivement, que le dieu Soleil de l’hindouisme pour présider à ces quintils à forte connotation spirituelle ? Car la poétesse ne craint pas de s’adresser à une entité supérieure, pas nommée formellement, mais qu’elle salue par une capitale (« avec la fleur de Ton sourire / et son parfum qui luit / de toute éternité »), avant, presque dans le dernier poème, de lui dédier l’ouvrage en quelque sorte : « En Toi, le puzzle de l’univers / la clé de tous les sons / la gamme de toutes les couleurs ».

 

Ce dernier quintil montre aussi la prévalence du vocabulaire musical dans le recueil. Concertiste autant qu’autrice, Carolyne Cannella accorde une importance capitale aux « répons », aux « cantilènes », aux notes en tous genres. « Immuable / se meut la mélodie secrète » de ses vers ; avec ou sans rimes, c’est selon, mais toujours avec une harmonie issue de la vibration primale. Pour le rythme, elle use de mots que la prosodie classique a forgés pour agencer les longueurs de ses vers (encor, jusques) et distribue dans l’espace des blancs, créant ses partitions poétiques comme elle créerait des orchestrations de miniatures musicales. Tel est le sens, on le pense, de la répétition à un vers près d’un poème aux pages 32 et 38, la disposition sur la page changeant elle radicalement, invitant à une lecture à haute voix pour apprécier la différence de scansion.
 
D’inspiration orientale (« Ces libres torii, solitaires / qui ponctuent le silence »), la poésie de Carolyne Cannella flirte avec le genre du haïku dans une version quelque peu allongée (« Tandis que l’ombre s’estompe / dans les mille éclats du jour / sur l’âpre et haute colline s’ancrent / fraîchement écloses / les fleurs de prunier ») ou se revendique clairement du tanka, dans un hommage à Rimbaud. Sa spiritualité est entièrement assumée, telle une hymne sacrée à l’harmonie de l’univers qu’une chamane lancerait à la figure des lectrices et lecteurs, avec sincérité.

 

Une pomme de pin
un prélude de Bach
la caresse de la brise…
 
tout nous est donné
tout est beauté

 

Florent Toniello

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