Déjà les feuilles envolées
Achevées les symphonies
De cuivres et de pourpres majeurs…
Seul un soleil blanc
Aveugle les nuages
Et glisse sur les branches nues
Un frisson de métal.
Sous mes doigts une écorce blessée
Porte la cicatrice
De nos deux initiales…
Mais aujourd’hui je sais
Que mon temps est passé,
Et que tu ne viendras jamais,
Tout palpitant de sèves et de sang
Me donner l’illusion de la vie.
Bien longtemps après nous, mon cœur,
Quand nous aurons laissé en terre,
Notre trop tendre chair,
Les hampes des acacias
Déclineront encore
Leurs blanches floraisons
Et les châtaigniers
Déploieront vers le ciel
Leurs sombres apothéoses.
©Denise Bernhardt
Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.
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