Prière du bédouin solitaire
J'aimerais tant avoir le regard fier
Sans tourment, sans pli amer
J'aime le rire des peuples du djebel
Les mains franches, les saluts fraternels
L'échine des dunes en farandole
Le vent d'ici connaît l'éternité du sable
Hélas, le soir ramène toujours la brume
La paix quitte le sol et s'envole
Dans l'oasis où grandit l'amertume
Comment oublier la nouvelle plaie du monde
Les sabres brillant dans la nuit sombre
Comment ne pas boire le thé d'inquiétude
Quand soudain l'Orient du rêve
Devient sanglante solitude
Où sont passées les caravanes
Et les échanges pleins d'espoir
La douce quiétude des douars
Où les femmes à plusieurs
Peignent leurs mains de dentelle
Tandis que les enfants rieurs
Courent après les chamelles
Je cherche un coin de fraîcheur
Dans l'oeil fier du dromadaire...
Il connaît la piste de l'eau
Qui lave les cœurs et la terre
Je me vois dans la planète
Pure de son regard
Et j'interroge ma foi
Lorsque, tête haute
Il mâche sans effroi
L'herbe rare du désert
Ah pourquoi cette haine
pour tous ceux de la plaine
qui n'ont pas le même Dieu?
Tant de terreur dans leurs yeux !...
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits