Il suffit que tu me regardes avec tes yeux de biche
pour que je prenne aussitôt mon élan
et me demande encore à quoi ça sert
de nier que, depuis toujours, je suis ton fan le plus fidèle.
Or, chaque fois qu’un ange passe,
on dirait que le temps s’arrête en plein vol
et j’ai beau clamer mon innocence,
avertir que je ne suis rien de plus
qu’un simple intermédiaire,
un détail à mes yeux jugé presque insignifiant
vient régulièrement me contredire.
On me surnomme alors « Envoyé spécial »,
mais aussi, parfois, « Agent de transmission »,
moi, l’heureux messager de quelques souffles de vie
soigneusement prélevés au fond d’un corps d’oiseau
en apparence tout à fait ordinaire.
Il y a déjà bien longtemps que son aile gauche est condamnée.
La plus adroite, heureusement,
demeure intacte.
Ah, mais j’y pense :
Et s’il était ressorti en planant mine de rien par l’arrière-cœur
au lieu d’emprunter bêtement cette porte dérobée,
ouverte à tous les abus,
peut-être aurait-il eu plus de chance, après tout,
de passer inaperçu ?
©Michel Duprez
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