Comme des voiliers cinglant
Vers les océans d’amertume
S’échappent les poèmes…
Pourtant à la terrasse d’un hôtel,
Nous restons caressés par le vent
Dans le vertige de l’espace
Pour un non-sens délicieux.
Car rien ne peut donner vie
A nos silhouettes en contre-amour.
Vers le grand large, nos visages…
Et nos mains posées sur nos genoux
Comme dans un tableau
De Paul Delvaux.
Nulle parole à fleur de lèvres,
Et des arbres étrangers
Se lèvent dans nos yeux,
Tandis que les embruns effacent
Nos gestes ébauchés.
Ainsi parfois demeurent
Devant la mer,
Où l’éternité respire
Sa démesure,
Des âmes oubliées
En attente d’aurore.
©Denise Bernhardt
Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.
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