
empesés de rêves, des corbeaux
évanouissent leurs silhouettes
dans la masse fleurie du soir
l’aujourd’hui, qui piétinent
des souvenirs acides, ébroue
sa toison tel un chien perdu
s’effrangent les étoffes déchirées
d’oliviers qui contorsionnent
leurs plaintes d’amants inassouvis
ici s’étreignent et s’entremêlent
pour une ultime sarabande
les grelots de désirs démembrés
par touches pyromanes
des jaunes à la hâte allument
les contre-jours en gestation
tableau en déshérence
quand s’allongent vainement
les traces qu’un désespoir macule
traces chromatiques
d’une unique oriflamme
pour ligne de survie
en ces arpents dont l’épiderme
se pare de démesures
jusqu’à l’inéluctable démence
l’homme à l’oreille tranchée
s’égare une fois pour toutes
dans l’huile d’un crépuscule
trois traits sur canevas incendié
trois corbeaux lourds du soir
s’arrachent au rêve d’une toile
©Claude Luezior
in : Jusqu'à la cendre, Ed. Librairie-Galerie Racine, Paris, 2018
https://editions-lgr.fr/claude-luezior/
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