- Dis-moi, mon cher pigeon voyageur,
lorsque tu n’es plus sur la touche
et t’en vas coucher par écrit,
loin du nid douillet où le feu couve sous la cendre,
le récit un peu flou de ta nouvelle excursion
au fond d’un sommeil aussi profond
que réparateur,
combien de cordes as-tu encore à ton arc
et de flèches dans ton carquois ?
- Oiseau je suis de par mes plumes.
Au moins deux que je manipule à ma guise :
la première, bien taillée, ouverte aux traits d’esprit,
y compris les plus excessifs ;
l’autre, en parfaite apesanteur, édulcorante à souhait,
quelle que soit la question évoquée.
C’est ainsi qu’entre poids plume et poil à gratter,
avoir de la patte ou marquer vos mémoires de ma griffe,
il m’est fréquemment arrivé d’hésiter
avant d’emprunter la seule voix de l’air
qui ne serait pas complètement dénuée d’intérêt.
©Michel Duprez
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