I.
Cette impassible solitude
Des vertigineux vergers de câpriers !
J’écoute, l’âme transportée,
Le chant saisissant des buissons et des arbres.
Ça sent si agréablement
La boue vivante des sentiers broussailleux
Et la pluie tombée des frondaisons.
Cela noue mon cœur et dilate mes songes.
Et cette élégante impassibilité des hérons
Dans le royaume silencieux des marais.
II.
Je pense soudain à Thérèse Neumann,
À sa mystérieuse théologie de la Croix rédemptrice
Et à la violence ardente de son destin !
Ah mon ange, que faire
Des blessures profondes et tenaces de nos vies,
Comment retenir près de nos cœurs
Les êtres que nous aimons
Et qui, pareils à l’éclat éphémère
Et éblouissant d’une comète
Nous quittent en laissant dans nos poitrines
Le tourment de leur insupportable absence !
Oui, que faire, mon ange,
De cette étonnante maniabilité des mots ?
Ô vie, arbre infiniment ramifié et feuillu,
Lumière du soleil et clarté du divin,
Musicienne des couleurs et mystique de la lumière !
Mais voilà que tous s’en vont,
S’en vont, s’en vont
Laissant derrière eux
L’incandescence tragique d’un océan de douleur !
Ô âme avance,
Viens à la rencontre de la Nuit, âme !
©Athanase Vantchev de Thracy
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