
Toutes ces ombres sur le mur,
tous ces murmures…
Les mots me manquent,
à moitié mangés par la peur
de ne pas savoir exprimer ce que je ressens,
ce que je voudrais tant vous offrir du fond du cœur
et dont je n’ai pourtant pas la moindre idée.
Tous ces mystères gardés secrets,
ces sonorités impossibles à reproduire
avec la perfection escomptée.
Un nouveau combat se dispute en profondeur,
se dispute alors que l’on m’a toujours assuré
qu’il fallait au moins être deux
pour en venir aux mains.
à moins que je sois double,
que c’était lui cet émoi
devant moi dans la nuit
et moi cet être humain si fragile,
aux premières lueurs de l’aube,
attiré par le jour.
Vous ne verrez ni n’entendrez d’ailleurs jamais
qu’une infime partie de moi-même.
L’autre est bien trop absorbée par son travail
et ne peut se permettre un seul moment d’égarement
sous aucun prétexte.
Elle doit sans cesse adapter mon rythme cardiaque,
avoir à cœur de m’épargner aussi longtemps qu’il se pourra
la peine infligée par le dernier souffle
ou encore garantir la circulation du sang dans mes veines,
et ce vingt-quatre heures sur vingt-quatre,
autrement dit œuvrer jour et nuit
quand je ne pourrais l’imiter, dans le meilleur des cas,
que du matin au soir.
Les mots me manquent,
me manquent encore,
mais pas le cœur,
pas la voix,
non, pas la voix,
ni le cœur,
qui me resteront jusqu’à la mort
dévoués corps et âme.
©Michel Duprez
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