Une étoile bat des ailes et le jour s’éveille.
C’est l’heure où s’égrènent les perles de l’aiguail.
En mal d’aimer, une libellule s’est posée ; juste assez de légèreté pour qu’au verger une abeille se mette à danser.
Au vent d’autan, un papillon s’envole ; éclat du jour telle une colchique éclose.
Accompagné du rire d’un enfant, un cerf-volant écrit ses phrases de lumière.
Dans ce fragment d’aube cristalline, une hirondelle vient coudre l’invisible.
Un chemin creux conduit vers l’ailleurs où s’ouvre le passage.
Lumineuse, l’aile bleutée d’un geai traverse la chênaie.
Dans sa robe d’étamine rouge, l’éphémère soie carminée d’un coquelicot défie le vol du bourdon.
Affamé d’horizons, le vent s’est enfui.
Le glissement d’une ombre indigo vient alourdir la grappe du sureau.
Au clocher tintinnabule l’heure bleue, résonance harmonique dans la forêt des songes.
Ainsi prend fin l’été céruléen aux sandales de rosée.
©Roland Souchon
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