Paris, ce 15 avril, le ciel de l'île flambe
Notre Dame est en feu et la stupeur s'installe
On pense aux attentats, à tous les morts possibles
Cette guerre à nouveau nous prend-elle pour cible ?
Tout le peuple atterré en bordure de Seine
Reste là immobile, les yeux noyés de larmes
Cette douleur extrême, est-ce question de foi ?
Plutôt cette affliction qui vous frappe en plein cœur
Quand s'effondre une mère sous les coups du malheur
La semaine de Pâques ! Est-ce un signe de Dieu ?
Tous les péchés opaques sont-ils montés aux cieux ?
Serait-ce parabole ? Qui va l'interpréter ?
Que disent les prophètes ? Le Christ, le fils de Dieu
N'est-il pas mort percé pour revivre glorieux ?
Elle est là immobile poitrine perforée
Et demeure stoïque, attend d'être sauvée
Gargouilles et chimères crachent l'encens de chêne
À l'angle des gouttières ; est-ce un autodafé
De trésors liturgiques, d'orgues et de dorures ?
Le grand corps ébranlé résiste au désespoir
Rosaces dix huitième, vitraux du Moyen Age
Grands ''mays'' panoramiques qui tremblent sur les murs
Tunique de Saint Louis et Couronne d'épines
Tout échappe au grand feu qui éprouve la nef
Et brûle la forêt des poutres de charpente
Croyants et incroyants devenus incrédules
Tous sont pris dans l'angoisse d'une chute brutale
Tant d'horreurs en son sein révélées par la presse
Quel sera l'avenir ? Tuera-t-il la tendresse ?
La Vierge et tous les Saints sont devenus si pâles
Se pourrait-il que Dieu demande contrition ?
Si le chœur est intact, elle vivra demain
Et le peuple s'émeut, aurait-il besoin d'elle ?...
La foi, cet édifice, côtoie souvent l'Enfer
La pesanteur humaine lui cause des frayeurs
Pour combattre ce feu, le peuple a besoin d'ailes
Les anges reviendront redorés de plus belle
Les cloches sonneront les Pâques, les Noëls
La belle Notre Dame sera toujours notre âme
Victorieuse du temps, victorieuse des flammes
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
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