J’ai traversé le pont des différences
Pour toucher du cœur
La beauté de l’amour
Que toi, ô femme
Si bien tu incarnes !
J’ai franchi le pont des indifférences
Celui des cruautés ordinaires
Que l’on ne voit même plus
Ces violences de tout instant
Qui disent l’absence de l’amour
J’ai vu, au loin, le pont des suffisances
Celui qui sert l’arrogance des puissants
Qui suscite à force d’injustices et de souffrances
La haine des plus fragiles toujours méprisés
Et qu’on ne fait que semblant d’écouter
J’ai vu, sous ces ponts
Couler l’eau des crimes
Ces poignards dans le cœur des vies
Commis par tous les pouvoirs
Et parfois par les peuples
J’ai vu le pont des médisances
Qui détruit peu à peu le cœur de l’âme
À force de se faire répéter des contrevérités
On ne sait plus ce qui est vrai
Ce qui est faux ni où est le mensonge
J’ai vu les ponts de haines
Entre individus
Entre peuples
Entre religions
Entre classes humaines
J’ai vu le pont du racisme
Ce lieu étrange
Où ne se fait plus aucun échange
Entre les deux rives d’une même humanité
Se méprisant sans raison ni pitié
J’ai vu le pont d’or
Du monde des trop riches
Qui ne veut rien connaître
De la rive où s’amoncèlent
Les cadavres de pauvres
Ô tristesse ! Que de chances gaspillées !
Un pont doit servir à nous relier
Jamais à nous diviser !
A présent, on oublie que les deux rives
Forment un unique pays !
©Jean Dornac
Lyon, le 12 janvier 2019
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