Au-delà de ton regard
je mélange les mots
avec les pierres du destin…
Ah ! posséder ce poème
inavouable et nu
comme cet univers
avant le premier geste
insensible du Temps !...
Ah ! prendre ce poème
à l’aube des mémoires
sans une trace d’homme !...
Quel vertige insensé
presse mon âme endormie
sur les feuilles d’argile
et jette l’écume
de mon être incertain
dans la grande spirale
où s’enflamment les anges !...
Je vois tes lèvres closes
où s’obscurcit le soleil
bercer le feu du silence
dans la gorge du jour
alors j’oublie le danger
qui trace des cercles
tout autour de ma route…
L’imprudence efface
l’ombre de mon corps
car je suis devenu
l’ivresse que l’on cueille
derrière la folie
et dont la transparence
ressemble à la lumière…
Vêtu seulement
d’un équilibre perfide
je sens la présence glacée
de ma chute prochaine…
Tes yeux inaccessibles
cherchent le passage
qui mène à la forge
où brûle mon âme
mais l’enfance de mo cœur
chevauche un royaume
que tu ne peux atteindre…
Renonce à cet orgueil
qui décompose ton être
et je t’apporterai l’eau pure
dans le creux de mes mains
et je ferai rouler
comme une jeune source
les gouttes éphémères
sur le satin de ta peau
effaçant à jamais
l’archange fou
qui déchire la vie…
© Victor Varjac
Antibes, le 5 juin 2003
Extrait du recueil « Le Dragon de Poussière » aux éditions MELIS
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