À force d'agiter tous les moulins à vent
À force de se battre comme insecte englué
Aux prises avec l'instant qui semble le dernier
La vraie vie se dissout : « Dix sous, la Vérité ! »
Personne pour enchérir, c'est de l'histoire ancienne
Et l'ancien n'a plus cours, on brade le présent
Crédit sur l'Avenir qui frissonne toujours
Comme peau de chagrin et sème l'épouvante
Au chant du CAC quarante avant le chant du coq
Personne pour pleurer le temps qu'on a perdu
En couacs, en larmes bues, en rentabilité
Sonnante et trébuchante, avec sa faux sanglante
Sans aucune vision, à corps et fonds perdus
La vie s'en va-t-en guerre contre sa vérité
La vie s'en va t-en guerre contre l'humanité
Oubliée la tendresse et le temps qui roucoule
Dans les bras du printemps qui prenait tout son temps
Et l'odeur de la pluie au bord de la fenêtre
Et les prés dévalés de roulade en roulade
Et les bois si secrets et si clairs à la fois
Nous n'entretenons plus la paix de nos forêts
L'écureuil désormais représente une banque
La vie s'en va en guerre contre l'humanité
La vraie vie se dissout : « Dix sous la Vérité ! »
( Mes magnifiques bois d'enfance ont été vendus, rasés ;
on y a implanté un bâtiment géant du Crédit Agricole !
'' Le bon sens près de chez vous '')
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
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